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Libération
Critique

L'esprit de Messiaen sur Salzbourg.

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publié le 21 août 2003 à 0h39

Après un élégant Requiem allemand dirigé par Fischer-Dieskau, le RSO-Wien donnait lundi, au Kleines Festspielhaus, sa seconde prestation salzbourgeoise sous la baguette du Parisien Bertrand De Billy, son directeur musical depuis un an. Si la formation se consacre désormais également au grand répertoire et à l'opéra, sa vocation première d'orchestre radiophonique reste la création contemporaine. Ce que rappela lundi un beau programme Messiaen, Berlioz, Henze et Debussy.

Composée en 1932, soit seize ans avant la Turangalîla-Symphonie, l'Ascension témoigne de l'influence de Berlioz (le flamboiement romantique) autant que de Debussy (la couleur harmonique obtenue par l'accord de septième), mais contient déjà ces modes à transposition limitée qui vont devenir, avec les rythmes non rétrogradables et les chants d'oiseaux, la signature du maître. Dès le premier mouvement (Majesté du Christ demandant la gloire à son Père), De Billy déploie une épiphanie de timbres riches immédiatement jouissive, mais dont le caractère vif et insistant s'éloigne du mélange d'hiératisme et de naïveté déposé par Myun-Whun Chung, dédicataire d'une oeuvre du maître (Eclairs sur l'au-delà) et ayant enregistré une grande partie de sa musique pour Deutsche Grammophon. Le choix du tempo est d'autant plus discutable (quand l'indication du compositeur pour ce choral de cuivres est «lent et majestueux») que le second mouvement (Alléluias sereins d'une âme qui désire le ciel) doit être joué «modéré et clair». Cor