Dans sa prochaine livraison, la revue de poésie contemporaine Java nous donnera des nouvelles de la planète Mars. On y lira, par exemple, sous la plume de Charles Pennequin : «Le martien pense que nous ne faisons que nous croiser. les humains se croisent sur la terre. ils se touchent. tout le monde se touche un jour. fini par se toucher.»
Donc Mars et la Terre vont se croiser, sans se toucher, et il en restera un numéro «Spécial espace» de la revue Java. Le projet n'a pas été spécialement conçu pour célébrer l'événement. Il est né voilà deux ans d'une envie : réunir des scientifiques et des écrivains ou poètes, afin de les faire réfléchir ensemble aux «effets de contamination croisés» entre les résultats de la recherche spatiale et l'imaginaire. Joli programme, tendance logique floue, qui est livré avec un avant-propos du philosophe Jean-Luc Nancy.
A l'origine du projet, il y a Gérard Azoulay, directeur d'un singulier Observatoire de l'espace. Créée en 2000, cette structure dépendant du Cnes (Centre national d'études spatiales) est chargée de secouer le cocotier culturel. Le Cnes s'en va ainsi draguer les médiateurs culturels et facteurs d'opinion (directeurs de musée, écrivains, artistes, etc.) pour faire briller l'espace sous toutes ces facettes, même les plus inattendues. «Nous voulons montrer que l'espace fait partie de la culture», dit Azoulay. Une société mieux sensibilisée à ces enjeux sera peut-être plus encline à soutenir l'effort spatial.
C'est ainsi qu'en juin dernie