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Libération

Les châtelains et le burin

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Stages de taille de pierre au château de Beaufort.
publié le 2 septembre 2003 à 0h48

Goudet (Haute-Loire)

envoyée spéciale

Il s'assied, les deux jambes gainées dans de longues bottes de cuir. Pris par le temps, il n'a pas pu ôter son costume médiéval. Toute la journée, les visiteurs ont arpenté le château de Beaufort, ou ce qu'il en reste. Les ruines se dressent sur un éperon rocheux, en bas coule la jeune Loire bordant les murs du village de Goudet. Silhouette mince et nerveuse, Eric Beauvarlet se partage entre sa petite entreprise et son association, Chanteloube-développe ment (1) : «Michel Guyot (le propriétaire des châteaux de Saint-Fargeau et de Guédelon, en Bourgogne, ndlr) a mis ces ruines à ma disposition. Je suis chargé de les sécuriser. En échange, j'ai pu installer des ateliers de techniques, du XIIIe au XVIIe siècle: taille de pierre, fresque, menuiserie, maçonnerie.» L'homme est un doux rêveur, mais c'est aussi un professionnel qui a obtenu la qualification des Monuments historiques dès 1994. Il intervient avec son équipe sur un monument classé, le deuxième des gorges de la Loire.

«Maigre solde». L'association existe depuis 1989 et les ateliers ont tourné dans de nombreuses «fêtes historiées». «On gagnait à peine 15 000 euros par an, ce qui permettait de financer l'hébergement et la nourriture des bénévoles. Le maigre solde était versé aux artisans les plus impliqués.» Ces artisans ont construit une cage d'écureuil, spectaculaire machine élévatoire, ancêtre de la grue, «exacte réplique de celle retrouvée dans les combles de la cathédrale de Beauvai