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Libération
Critique

Une bonne cuvée en Gironde

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D'autres oeuvres de Jean Le Gac dans un vignoble du Médoc.
publié le 2 septembre 2003 à 0h48

Une exposition de Jean Le Gac a des allures de jeu de piste. Pour accéder à celle du château de Lynch-Bages, on risque de s'égarer en chemin. Non que le village de Pauillac soit mal indiqué, mais la route est sinueuse et il faut, pour y accéder, traverser une grande partie du Médoc et sa kyrielle de grands crus, qui agissent sur le voyageur comme autant de supplices de Tantale. Une fois sur place, il faudra faire preuve de concentration pour scruter les oeuvres du spécialiste de la peinture narrative.

Teintes sépia. Elles sont disséminées dans les chais et entre les barriques odorantes d'un vignoble attenant, qui distille de très bonnes bouteilles que l'amateur d'art et d'oenologie aura tout loisir de déguster à la fin de la visite. A quelques exceptions près (une odalisque par-ci, une sirène par-là), c'est dans le cuvier de Lynch-Bages, un grenier fortement charpenté avec, en son centre, un fouloir grand comme un ring de boxe (une table creuse dans laquelle les vignerons piétinaient le raisin) que sont disposés la plupart des travaux. Jean Le Gac a organisé son exposition autour de trois thèmes, «les Délassements», «les Herbiers» et «les Génies». Découpage un peu arbitraire, puisque ces thèmes se renvoient les uns aux autres, quelquefois jusqu'à se confondre.

Qu'est-ce qu'un «Délassement» selon Le Gac ? «Je les ai commencés en 1981, écrit-il, alors que j'avais derrière moi une dizaine d'années de vie d'artiste, consacrée à la photo et au texte exclusivement. Et puis, je me su