Génération B.R.M.C. ? Avec Take Them On, On Your Own, bacchanale de mantras électrogènes, Black Rebel Motorcycle Club souffle l'air délétère de ce qu'on pourrait consacrer, plutôt que «new rock generation» selon un slogan médiatique anglais 2002, génération rock dégénéré et fier de l'être. Sur les brisées entêtées des anges exterminateurs 90 Jesus & Mary Chain, qu'invoquait déjà son manifeste 2001 B.R.M.C., l'équipée sauvage plonge ses racines dans les marais du «dirty sound» Rolling Stones de Brian Jones (I Wanna Be Your Man, Stoned...), des Yardbirds lamés d'Over Under Sideways Down et autres Pretty Things : om drogués et distorsions dervichiques.
Black Rebel Motorcycle Club n'est pas grand-chose, c'est sa qualité. Sorte d'Oasis de synthèse californien réimplanté en terres de haut rhythm'n'blues britanniques, ce trio binaire venu assez jeune dans un monde aussi vieux excelle à une transe 60 «progressive» vaguement acide. «We don't like you, we just want to try you» affiche les velléités corrosives de son essai transformé 2003, «Occupe-t'en toi-même». Un minet et deux Monkees comme sortis d'un Larry Clark, nullement dérangeant au sens de novateur, B.R.M.C. est un bon relais-générateur : passeur, compresseur.
Par ci par là, au début du brûlot US Government ou au bout du grésillant In Like The Rose, les riffs et la rythmique de moteur de recherche, usinés en claustration londonienne somnambulique, se réduisent à un martèlement. Zinc, harmoniques d'enclume. Dans ces forges de