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Libération

L'impromptu de Venise.

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«Le Retour», du Russe Zvyaginstev, a obtenu le lion d'or de la 60e Mostra qui s'est achevée samedi.
publié le 8 septembre 2003 à 0h53

Venise envoyé spécial

La rumeur avait vu juste, c'est bien le Retour d'Andrei Zvyagintsev qui s'est vu décerner samedi soir le lion d'or par le président du jury, Mario Monicelli. Ce premier film d'un cinéaste russe de 39 ans était passé inaperçu lors de sa première projection sur le Lido mais devait bénéficier d'un soutien massif de la presse italienne et d'un bon bouche à oreille. Zvyagintsev a dédié son prix à l'un de ses acteurs, Vladimir Garin, 15 ans, mort dans un accident il y a deux mois. Récit du retour d'un père après douze ans d'absence et de voyage avec ses fils vers une île lacustre dans les brumes du Nord, Vozvrashenie est le premier film russe à bénéficier d'une telle reconnaissance internationale depuis Soleil trompeur de Nikita Mikhalkov en 1994, grand prix du jury à Cannes et oscar du meilleur film étranger.

Poing levé. Le lion d'argent est allé à la Libanaise Randa Chahal Sabbag pour le Cerf-Volant, évocation d'un village libanais coupé en deux après annexion israélienne : «Je viens d'un pays qui n'existe presque pas sur une carte ? Suis-je menaçante ? Représentons-nous l'axe du mal et Bush l'axe du bien ?», a-t-elle lancé, quittant la scène poing levé. En écho, Hiner Saleem, prix Saint-Marc du meilleur film pour Vodka Lemon, dans la section parallèle Contracorrente (jury présidé par Laure Adler), a dédié son trophée aux Kurdes et au Kurdistan : «Le 9 avril 2003, j'ai appris la nouvelle que j'attendais depuis mon enfance : la chute de Saddam Hussein», a décl