Linz envoyée spéciale
Depuis près d'un quart de siècle, Linz, en Autriche, accueille le plus ancien festival dédié à l'art et aux nouvelles technologies. Créé en 1979, l'Ars Electronica (1) est une sorte de Cannes du numérique, les paillettes en moins, qui accueille des centaines d'artistes et investit pendant six jours une dizaine de lieux (musée, centre d'art, parc, université, boîte de nuit...) avec des spectacles, installations, conférences et con certs. Même si l'austère vieille dame voit sa primauté disputée par l'éclosion de jeunes festivals plus «sexy», comme la Transmediale à Berlin, que les oeuvres qu'on ne pouvait voir qu'à Linz voyagent plus facilement, son influence reste prépondérante sur la scène numérique, voire au-delà.
Code. Après s'être aventuré aux frontières du media-art, Ars Electronica opère un retour aux sources avec une 24e édition qui se conclut aujourd'hui intitulée Code, le langage de notre temps. «Le festival a repoussé les limites dans toutes les directions, y compris les plus extrêmes comme la génétique, la mondialisation, car l'une des caractéristiques des arts électroniques, c'est leur sensibilité aux dynamiques sociales et aux questions politiques. Après avoir beaucoup exploré les bordures, il faut parfois rentrer à la base», explique son directeur, Gerfried Stocker. Pas vraiment un repli, même si le rendez-vous affiche un profil plus modeste, moins de débauche high-tech et de shows spectaculaires, que les années précédentes, mais un «temp