Barbirey envoyée spéciale
Poser la question «Quels projets aujourd'hui pour les jardins anciens ?», dans le cadre des jardins de Barbirey (Côte-d'Or) rendait d'emblée crédible le thème de ce séminaire. Dans ce lieu, à partir de 1991, une réponse claire a été affirmée par le propriétaire Roland Garaudet, la paysagiste Laurence Vanpoulle et le jardinier Jacques Lechenault : inventer un jardin de paysages, contemporain, sans restaurer les illisibles vestiges des XVIIIe et XIXe siècles.
Trois possibilités. Ce colloque, organisé par l'association Entre cour et jardins, qui anime la vie culturelle à Barbirey, et le ministère de la Culture, réunissait paysagistes, architectes en chef des monuments historiques, propriétaires et divers acteurs institutionnels impliqués en ce domaine. Curieusement, pas de jardiniers. Ce débat tombe à pic, le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a en effet présenté en avril de nouvelles mesures visant à favoriser la reconnaissance et l'entretien des jardins, la restauration de 60 sites et dix créations contemporaines (lire Libération du 25 avril).
Pendant deux jours d'échanges denses, tous les intervenants n'ont eu de cesse de décortiquer le choix qui se présente au couple maître d'ouvrage-maître d'oeuvre face au traitement du jardin historique : faut-il tenter de le «restaurer» en s'appuyant sur les documents historiques et l'archéologie ? L'évoquer, tel un pastiche ? Ou le recréer en en brutalisant le passé ?
Deux historiens ont planté des repère