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Libération

Conversations vénitiennes

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publié le 13 septembre 2003 à 0h58

Ouvert le 3 septembre par une nouba algérienne, le Festival d'Ile-de-France s'est choisi cette saison «le Paradis» pour intitulé, et l'Orient et le Sud pour axes de programmation. Ce samedi soir, rendez-vous est pris dans l'ancienne abbaye bénédictine du Val-de-Grâce, où Jean Tubéry, le Choeur de Namur et l'ensemble la Fenice ­ qu'il dirige tous deux ­, ainsi qu'une brochette de solistes dont le jeune contre-ténor français Philippe Jarroussky, donneront le Triomphe de Gabrieli dans la basilique San Marco.

Une certaine idée du paradis que la Venise du XVIIe siècle : pour les doges, précédés de porteurs d'oriflammes et de musiciens, et pour le peuple qui suivait alors la procession, partant de la place Saint-Marc, traversant les sestieri (quartiers de la cité lacustre), avant de revenir dans la basilique, où les attendaient polyphonie chorale et orgues, conversant entre eux de façon improvisée. Ces Triomfi Sacri, selon la terminologie spécifique aux grandes fêtes liturgiques vénitiennes, «cherchaient à travers le faste instrumental déployé à produire un sentiment de solennité majeure, d'allégresse et de ferveur», explique Tubéry, cornettiste virtuose et défricheur de patrimoine.

Papes. De nombreux mélomanes ont découvert grâce à lui les noms de Pierre Tabart, Pierre Menault, confesseur de Louis XIV, ou encore de Bassari, dont il a enregistré la Morte Delusa, au livret toujours d'actualité avec son évocation de la guerre contre les Turcs et les changements incessants de papes en