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Disparition

Johnny paie Cash

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Le chanteur américain, star de la country, est mort à 71 ans après une vie partagée entre drogue et bigoterie.
publié le 13 septembre 2003 à 0h58
(mis à jour le 13 septembre 2003 à 0h58)

«Je m’habille en noir pour les pauvres et les opprimés/Qui vivent du mauvais côté de la ville/Je m’habille en noir pour le prisonnier qui a payé son crime/Pour ceux qui ne lisent ou n’écoutent jamais les paroles de Jésus...»

Man in Black est assurément la chanson la plus emblématique de Johnny R. Cash. C'est aussi le titre de sa première autobiographie (il en rédigera une autre : Cash, en 1997), publiée en 1975, dont il s'est vendu près de 500 000 exemplaires. Ce qui confine au miracle quand on épluche ces 250 pages de charabia mystique consacré à Dieu, Jésus et aux saintes pilules : «Je parlais aux pilules, leur expliquant que je n'allais en prendre qu'une, mais je les entendais protester, me suppliant de les prendre toutes.»

Vingt ans plus tôt, c'est Gordon Terry, un membre de l'orchestre de Faron Young avec lequel il tournait dans le Tennessee, qui avait initié Johnny Cash aux bennies, source de bien-être infini : «Trente minutes après avoir avalé la première pilule, je me sentis en pleine forme. Je ne fermai pas l'oeil jusqu'au lendemain avant l'heure du show. Je demandai alors une autre pilule à Gordon et donnai un concert mémorable. Ce n'est que la nuit suivante que je commençai à redescendre. Je me sentais épuisé mais j'avais eu une révélation.»

Electroménager. Quand il plonge dans l'univers de la drogue, Johnny Cash est déjà une star. Né le 26 février 1932 à Kingsland, Arkansas, dans une famille misérable, d'origine écossaise («Mon ancêtre William Cash, un ancien