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Libération

La techno entre musée et ghetto

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Sixième Parade pour un mouvement encore en quête de reconnaissance.
publié le 13 septembre 2003 à 0h58

C'est reparti. Le cortège revendico-ludique de la Techno Parade prend la rue pour une sixième édition, dans un contexte toujours contrasté. Le slogan «Laissez-nous danser» (comprendre : en paix), définitivement adopté par le défilé, reste d'actualité. Si les «musiques électroniques» sont largement reconnues, la «techno» fait encore peur. Et pas seulement celle, radicale, des free parties, comme en témoigne l'Observatoire de la fête, mis en place par l'association Technopol, organisatrice de la parade, pour recenser les soirées «officielles» interdites ou menacées. L'occasion de belles victoires pour Technopol, qui peut s'enorgueillir d'avoir fait condamner récemment la ville de Châtillon-sur-Chalaronne après qu'elle a empêché en catastrophe une soirée, au seul motif qu'elle était référencée rave sur un site Web.

Méfiances. Si le problème des soirées clandestines accapare l'attention des médias et du ministère de l'Intérieur, sur le terrain les acteurs professionnels souffrent aussi. Les promoteurs expérimentés d'abord, même si les résultats inégaux des dernières raves «commerciales» leur ont appris à se méfier du genre, mais surtout les petites associations en voie de professionnalisation.

Technopol a beau jeu de dénoncer le climat de paranoïa ambiant. Sur le terrain, la techno n'est pas toujours mal vue. A Lyon par exemple, la municipalité de gauche a investi en mai un budget important dans des Nuits Sonores de bonne tenue, qui tenaient au moins autant du festival de musique