Talons hauts, rouge à lèvres, lunettes noires, une femme s'avance, se déchausse et pose une jambe sur la barre. Devant elle, une enfant en robe à fleurs; plus loin, quelques retraités. Tous sont sagement alignés au bord de la mer à Biarritz. Amateurs et professionnels se mélangent pour ce cours en plein air, leçon du maître de ballet Richard Coudray donnée dans le cadre du festival de danse le Temps d'aimer. Une longue barre a été installée en face du casino municipal. Le professeur tient un micro: «Un, deux, trois. Plié, couronne.» Il interpelle un petit homme un peu perdu: «Parfait! Vous avez une manière très originale de passer de première en cinquième.»
«Vibrer autrement». Une entrée en matière, avant l'arrivée de l'enfant du pays. Pantxika Telleria, 31 ans, est née à Saint-Jean-de-Luz. Elle a longtemps appartenu à une troupe de danse traditionnelle basque, puis a découvert le modern jazz et le classique. Après des études au Conservatoire national supérieur de Paris, sa carrière s'arrête à cause d'un problème au genou. «Pour moi, la danse, c'était fini. Et puis j'ai découvert qu'on pouvait vibrer autrement, sans être interprète. Il n'y a peut-être pas de hasard. Je ne supportais pas d'être dirigée, tôt ou tard je serais devenue chorégraphe.» A 28 ans, Pantxika Telleria crée la Compagnie Elirale. Pour le Temps d'aimer, elle présente deux nouvelles oeuvres.
Hiruki (triangle en basque) est une chorégraphie intimiste, une interrogation sur la féminité. Jeux de lumières, robes