Lille de notre correspondante
Le cheveu noir, le sourcil fourni, l'homme est posé, discret. On a du mal à l'imaginer nu sur le toit de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Lille. Et pourtant il l'était, comme une dizaine d'autres comédiens, le 4 septembre. Un acte «spontané, théâtral, et très symbolique pour expliquer, au moment où Aillagon refusait le moratoire sur l'accord, que si on enlevait à la culture ses moyens, nous étions littéralement à poil». Un acte qui a valu à Pierre Foviau, 39 ans, comédien et metteur en scène lillois, de passer hier plus de cinq heures en garde à vue. Et d'être convoqué le 23 janvier au tribunal de Lille, en «rappel à la loi», pour lui signifier que la prochaine fois, il pourrait être poursuivi.
Délit. La loi ne prévoit rien moins qu'un an de prison et 15 000 euros d'amende pour le délit d'exhibition sexuelle. Car il est reproché à l'homme de théâtre qui a joué avec le Royal de Luxe, et met en scène Dans la solitude des champs de coton de Koltès cet hiver au Bateau-Feu de Dunkerque de s'être «mis nu dans un lieu accessible au regard du public». La comédienne Anne Conti n'était pas nue, mais en culotte. Elle est pourtant convoquée à 8 h 30 au commissariat central de Lille ce matin. Elle pourrait être accompagnée, par solidarité, de cinq autres personnes, qui étaient à ses côtés dans le plus simple appareil. Anne Conti qui aurait dû jouer dans le «in» d'Avignon dirigée par Vincent Goethals raconte : «On venait de rece