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Libération
Critique

Le langage intime de Lallemant

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publié le 20 septembre 2003 à 1h03

Sa maison de disques se nomme Tôt ou tard. Dans ce cas précis, l'appellation est signifiante. Hermétique aux coups marketing pratiqués un peu partout, le label dirigé par Vincent Frèrebeau a en effet pris le pli de miser sur le temps, optant pour des séjours longue durée sur scène : hier, Têtes Raides au Lavoir moderne (avant d'investir des lieux plus vastes, style les Bouffes du Nord en ce moment), demain, Thomas Fersen à la Cigale, aujourd'hui, la house de Nolderise au Nouveau Casino (chaque mercredi de fin août à mi-octobre), ou Bastien Lallemant au théâtre du Renard pour près d'un mois. Quelques minutes avant la première date de ce dernier, Frèrebeau est d'ailleurs devant la salle, expliquant sereinement «qu'elle ne sera pas remplie ce soir, mais que le but est de bénéficier d'un bon bouche à oreille, de laisser l'artiste s'installer et, si possible, de refuser du monde à la fin».

Au gré des ambiances. Pour l'heure, Bastien Lallemant se présente sans chichis devant les quelques dizaines de silhouettes attentives qui garnissent les travées du théâtre parisien situé entre le Centre Pompidou et l'Hôtel de Ville. Une chaise, un micro, une guitare et, pour unique décor, un panneau constitué de trente carrés dont les couleurs varieront au gré des ambiances. Le premier album de Bastien Lallemant dure vingt-huit minutes, son spectacle environ le double. C'est que le garçon a des choses à dire, entre présentation sommaire ­ «le Torticolis, une chanson à méditer ce soir en allant v