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Libération

Les squatteurs reprennent la main

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A Paris, deuxième festival Art et squats, entre espoirs et incertitudes.
publié le 22 septembre 2003 à 1h05

«Sans cesse plus vivants, mais toujours sur la corde raide» : Gaspard Delanoë rencontre Bertrand Delanoë. Ce n'est en rien une histoire de famille. La tête de pont du squat Chez Robert, cet immeuble haussmannien aux couleurs bariolées qui dénote au milieu de la rue de Rivoli (Paris Ier), est en passe de réussir un pari : éviter l'expulsion et parvenir à transformer ces six étages de moulures usées en centre d'art alternatif, comprenant salles d'exposition et ateliers d'artistes ouverts au public. En plein festival Art et squats II, la visite du maire, venu à pied mais avec une escouade de conseillers, prend des airs de positionnement officiel.

Après le rachat de l'immeuble par la municipalité en 2001 (1 000 m2, 4,6 millions d'euros), il ne manquait plus que l'engagement de Bertrand Delanoë sur le relogement des artistes et l'ouverture des travaux. A quelques minutes de sa venue, Gaspard était tendu. Une demi-heure et une inspection au pas de charge plus tard, entre un coiffeur rasant la tête d'un rasta sur le pas d'une porte, des squelettes de sculpture en fonte, un vélo et une expo photo, Gaspard sourit : l'élu s'est engagé à reloger l'équipe pendant les travaux (estimés entre 4 et 8 millions d'euros), et à faire de l'enceinte «un lieu à l'image de ceux qui l'occupent : spontané et généreux». Et le proprio de repartir vers l'hôtel de ville sous une pluie de cotillons lancés des balcons.

«Squartistes». Si le squat Rivoli semble tiré d'affaire, la situation des autres lieux n'e