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Libération
Interview

«Une manière de me revivre»

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Rencontre avec Serge Reggiani, 81 ans, qui fait son retour en CD et concert.
publié le 22 septembre 2003 à 1h05

«Le plus doux des souvenirs de mon enfance : ces moments où tu m'offrais un verre de rafraîchissante acqua d'orzo, l'eau de réglisse. C'est l'eau de mon enfance que j'ai bue goulûment, maman, trop vite, trop vite...» Serge Reggiani revient une fois de plus, et une fois encore par l'autobiographie. Prince devenu vieux roi de melancolia. L'écriture de soi prend sur ce nouveau double album la forme de douze lettres, écrites ces dernières années (1), lues et enregistrées ces dernières semaines, confessions inédites qui éclairent les chansons, très célèbres, alternant sur ce CD aux évocations puissamment intimes. Lettres à mon public, à Letizia, ma mère, à Paris, à l'alcool, à la vie, à la mort, et à toute une galerie de personnages-souvenirs, Romy Schneider, Simone Signoret, Noëlle Adam, Barbara, Piaf, Brel, Canetti, Vian, Marouani, Ventura et Piccoli... Ces lettres lues par la voix chaude essoufflée d'un Sergio viennent légender les anciennes confessions chantées: l'Italien, le Déjeuner de soleil, Paris ma rose, Un menuisier dansait, la Vie c'est comme une dent, Valse dingue...

Serge Reggiani, 81 ans, qui compte toujours chanter et peindre s'il ne veut plus jamais tourner, revient sur ses fragments de vie.

Quand écrivez-vous ?

Comme la peinture : la nuit. Je n'arrive pas à dormir, l'envie me sort du lit, et je prépare une toile ou ma plume. Avec la peinture, c'est un peu pareil, je ne sais jamais où je vais : ce n'est pas moi qui peins. Quand j'écris, ce n'est pas moi qui commande