Coïncidant avec la sortie du catalogue raisonné, l'exposition Vuillard s'est déjà produite à Washington et Montréal. L'influence de chaque conservateur se mêlant aux ajouts ou retranchements dans les prêts d'oeuvres, à chaque étape, elle montre le peintre sous un jour légèrement différent.
A Paris, comme à Montréal, Guy Cogeval est seul maître d'oeuvre, secondé par le scénographe Hubert Le Gall, dont le fond orange semble encore plus vibrant au Grand Palais. Plus grands, les espaces se prêtent encore mieux à sa scénographie. Notre capitale compte aussi le plus grand nombre d'oeuvres exposées (230). Par rapport à Washington et à Montréal, il manque quelques tableaux familiaux et aussi un superbe grand paysage d'Ile-de-France, trop fragile pour traverser l'Atlantique. Un portrait de Sacha Guitry, appartenant à Sean Connery, sera visible à Londres, où l'exposition se termine l'année prochaine. En revanche, le Grand Palais expose un beau portrait de Lucien Guitry, le père. Surtout, Paris est seul à présenter les panneaux Vaquez, légués au Petit Palais en 1936.
L'exposition connaît d'autres glissements. A Washington, elle paraissait plus officielle, «vuillardisée» en quelque sorte. La presse a, de plus, réservé un accueil mitigé aux décryptages dont Guy Cogeval donne la clé dans son imposant catalogue raisonné (1), après avoir scruté les croquis et l'écriture en patte de mouche des carnets du peintre. Chaque jour, Vuillard y déposait ses annotations. Il a fallu six ans à Guy Cogeva