Vingt-cinq ans durant, la volonté de Jacques Brel aura été respectée. A sa famille, à ses compositeur, arrangeur et producteur, le chanteur avait demandé de ne jamais publier les cinq chansons constituant, avec deux textes parlés, ses ultimes enregistrements. Si les monologues le Docteur et Histoire française demeurent inédits, les chansons Mai 40, Avec élégance, Sans exigences, L'amour est mort et la Cathédrale paraissent aujourd'hui officiellement sur une double compilation, un coffret DVD et une intégrale commémorant les vingt-cinq ans de la disparition d'un des plus célèbres chanteurs françaisbelges, comme Johnny Hallyday.
Composées pour son dernier disque, ces chansons n'avaient pas été jugées dignes de figurer sur un projet conçu à l'origine comme un «double album». Publié mi-novembre 1977, ce disque dont Brel n'aimait pas la pochette, inscrivant les quatre lettres de son nom sur un fond bleu de ciel nuageux, fut malgré tout un des plus gros succès réalisés par l'industrie du disque française. Chez Barclay, on parlait à l'époque de ventes extraordinaires: un million d'exemplaires en quelques semaines. Que le chiffre fût ou non exagéré, dans un contexte moins favorable qu'aujourd'hui aux déploiements marketing, il a dû être atteint depuis par ce qui constitue un juteux mystère à double entrée. Sorti sans aucune promotion (pas d'interview, pas d'envoi radio avant la mise en vente), Brel, rebaptisé depuis par l'usage les Marquises, suscite alors une curiosité alimentée pa