Si Jean-Jacques Aillagon a bien du malheur avec les intermittents du spectacle, il a bénéficié cette semaine d'un gros lot de consolation de la part du gouvernement : les moyens de la culture afficheront en 2004 un taux de progression de 5,4 %. Un bonus record, qui semble classer la Rue de Valois au premier rang des ministères prioritaires. Evidemment, le poids du cadeau doit être relativisé à proportion de l'importance riquiqui du budget concerné : avec une enveloppe globale de 2,6 milliards d'euros, la Culture reste toujours quelques décimales en dessous du 1 % du budget de l'Etat.
Pari risqué. Symboliquement, le sens du geste est néanmoins dénué d'équivoque... contrairement aux arbitrages budgétaires de l'an dernier, qui avaient sérieusement déconsidéré les promesses de «sanctuarisation de la culture» du candidat Chirac lors de la campagne présidentielle. Jean-Jacques Aillagon, d'entrée de jeu, avait dû justifier la perte de 200 millions de crédits : une amputation «purement optique», avait-il soutenu. Il arguait que cet argent, quoique correspondant à des dépenses décidées, n'aurait su être dépensé dans le courant de l'année, la complexité des procédures de paiement imposant des délais et des reports considérables. «J'ai fait le choix de la clarté», avait-il assuré. Un choix qui flirtait cependant avec la cavalerie comptable, sauf coups de pouce budgétaires consistants par la suite. Le pari semblait risqué.
Pour le moment, le ministre semble l'avoir budgétairement gagné. D