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Libération
Critique

Les murs à messages des Chicanos

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publié le 29 septembre 2003 à 1h10

L'été s'attarde. Sur les façades cossues, des fresques montrent des visages burinés fixant la foule : une femme aux champs, une fête au village, un homme menotté courbant la tête. Le temps de la Cita, «Festival des cinémas et culture d'Amérique latine», Biarritz porte la trace des chicanos, ces Mexicains installés aux Etats-Unis.

Droits civiques. Des peintures murales semblables à celles ici reproduites couvrent les bâtiments des quar tiers hispaniques du sud-ouest des Etats-Unis. Pendant quatre ans, la photographe Annick Tréguer a parcouru Colorado, Arizona, Texas, Nouveau-Mexique et Californie à la recherche de ces fres ques apparues dans les années 70, au moment des luttes pour les droits civiques des latinos. Vivant en Amérique du Nord, ils revendiquent alors une identité et une langue.

Les fresques, dans les quartiers défavorisés, sont l'oeuvre d'artistes engagés. La vierge de Guadalupe, exposée sur la façade de l'église Saint-Joseph, a été réalisée par le peintre Wiro et la bande de la 18e rue. «Il ne s'agit pas de simples décors destinés à cacher la crasse. Ce sont des messages politiques, incitant à relever la tête, souligne Annick Tréguer. Il faut les apprendre pour ne plus être exploité.»

Tradition. Les Chicanos étant marqués par cent cinquante ans de domination américaine, «ces oeu vres sont là pour les rendre fiers de leur peau brune dans une société blanche». Reprenant les symboles aztèques et mayas, les fresques encensent Zapata et le leader syndical chicano César