Révélé au grand public par 60e parallèle au Châtelet et K... créé à Bastille, Philippe Manoury, 51 ans, présente cette saison la Frontière, un opéra de chambre coproduit par Musica, le Festival d'Ile-de-France, les Bouffes du Nord, la Comédie de Clermont-Ferrand, l'Arsenal de Metz, l'IRCAM/ Centre Pompidou, le Carré Saint-Vincent à Orléans où a eu lieu la création mondiale mercredi et les producteurs délégués, Olivier Mantei et Martine Croce de la société Instant Pluriel. Ce sont eux qui ont établi le budget de cet opéra de chambre, selon un coût de plateau acceptable par un grand nombre de petits théâtres de province.
Constance. Ce qui signifie un effectif instrumental et vocal léger et des lumières, des décors et accessoires réduits au strict minimum par souci de mobilité. La Frontière, écrit par Daniela Langer, se passe dans une zone frontalière entre deux pays ravagés par la guerre. Une jeune femme est à la recherche d'un homme à qui elle doit remettre une lettre. De forêt en ruines, de viol en errance, la Frontière, qui illustre, selon Manoury, «la constance d'une femme qui surpasse la folie des hommes», succombe, comme 60e parallèle, à un certain kitsch allégorique, déposé certes par Berio et Ligeti. Mais si les situations ou dialogues et, du coup, l'écriture vocale, accumulent les clichés, le métier musical de Manoury impressionne par sa capacité à maintenir, avec deux bois, cinq cordes, un piano, un pupitre de percussions et un dispositif électronique, l'intérêt p