Ambiance studieuse en ce début de fashion-week. Même les adeptes de la mode intello semblent plus occupés de concepts sur le vêtement que d'effets de présentation.
Undercover a pris le parti de ne faire défiler que des jumelles, prétexte à une collection en miroir. A chaque passage, deux interprétations de vêtements standard, chemise blanche, bomber ou veste en jean. A une silhouette bien sage, aux proportions justes, voire étriquées, en répond une déjantée : les mêmes pièces en lâche, oversized. Le pantalon prince-de-galles est proposé feu au plancher, ou dégoulinant sous un talon de santiag.
Le défilé Y's, ligne de diffusion de Yohji Yamamoto, débute sur une idée drolatique, franchement jolie : le pull en lin retenu par des bretelles, porté en pantalon, façon sarouel. S'ensuit un flot de chemises blanches en satin de coton, des vestes de smoking, des djellabas... Vêtements tout en déconstruction comme au bon temps des premiers pas du créateur japonais, il y a vingt-deux ans. Mais il manque, cette saison, à Yohji Yamamoto la force démonstrative de ses débuts.
A la déconstruction, Martin Margiela répond par la «reconstruction» avec de superbes «robes-ébauches» aux poches à peine bâties, aux pinces surfilées à gros points. Des jupes posées à plat s'accrochent sur le devant d'un fourreau de satin noir dos-nu. Les vestons d'homme aux manches arrachées se font plastrons décolletés bain de soleil. La mode récup' de Martin Margiela gagne en fraîcheur.
Fidèle à son goût des avalanches