Avant que le show ne commence, le spectacle est dans la salle. Difficile de regagner sa place chez Yves Saint Laurent, tant les allées sont encombrées d'équipes télé. Loïc Prigent cuisine Domenico De Sole pour Canal + et Marie-Christiane Marek, trop contente d'avoir mis la main sur un historien du costume, ne le lâche plus. Jamais on n'aura vu les caméras braquées sur les premiers rangs comme cette saison. «Autrefois, les maisons invitaient des personnalités comme Jeanne Moreau, Marek Halter, analyse Marie-Christiane Marek. Leur façon différente de parler des collections était passionnante. Aujourd'hui, comme la télévision avec Star Ac', la mode génère ses propres stars.» Pour preuve, Naomi Campbell est assise en touriste au premier rang chez Galliano ; et Stella Tennant joue la journaliste pour le Vogue américain.
Touches de jaune citron, vieux rose, blanc cassé, délaissant un peu le noir, Tom Ford signe l'une de ses plus belles collections Yves Saint Laurent. La veste de smoking se porte sur un pantalon sarouel, le trench dégingandé, ceinturé taille basse, taillé dans du crêpe satin, affecte des airs de peignoir. C'est quand il prend ses distances avec le patrimoine du couturier que Tom Ford donne le meilleur de lui-même, avec des robes-mouchoirs à bretelles de passementerie ou rubans de vison. Plus féminine, plus fluide, moins agressive, sa mode Années folles pourrait faire un tabac sur les marches du Festival de Cannes.
Chez Lanvin, Albert Elbaz propose lui aussi des robes