Si les Pink Floyd, auxquels la Cité de la musique consacre actuellement une grande exposition, ont popularisé la spatialisation musicale à l'échelon mondial dans les années 70, la disposition de plusieurs sources sonores dans l'espace ne date pas, loin de là, du XXe siècle. On rappelait, il y a quelques semaines, les débuts de la pratique polychorale dans la Venise du XVIe siècle, à propos d'un concert Gabrieli, reproduisant la disposition autour du public de groupes choraux et instrumentaux, imaginée par le compositeur italien pour la basilique San Marco. Une disposition abandonnée par la musique classique et romantique, mais qui a resurgi dans les années 60, notamment avec Stockhausen, et qui n'a cessé depuis de bénéficier des progrès des technologies électroacoustique et informatique accomplis, entre autres, à l'Ircam, le laboratoire fondé par Boulez il y a plus de vingt ans.
Après trois concerts donnés ces derniers jours par l'Ensemble intercontemporain avec la technique Ircam, la Cité de la musique a choisi de clore son cycle consacré à la spatialisation par un programme à la fois pédagogique (puisque couvrant quatre siècles de musique) et radical. En effet, c'est selon l'implantation du Terretektorh de Xenakis que seront jouées toutes les pièces, dont les Canzoni de Gabrieli, le prélude du Lohengrin de Wagner et Atmosphères de Ligeti.
Parce qu'il exige de ses 90 musiciens d'être disséminés dans le public, le dispositif de Xenakis pour Terretektorh, créé en 1966 au Festiv