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Libération
Interview

L'Afrique c'est chic

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A Blois, les Rendez-vous de l'histoire attestent un intérêt croissant pour le continent africain.
publié le 17 octobre 2003 à 1h25

En six éditions, les Rendez-vous de l'histoire de Blois sont devenus la principale manifestation historienne de France. Comme lors d'un colloque à grande échelle, près de 500 historiens s'y croisent et y échangent leurs points de vue. Mais c'est aussi à Blois, notamment lors du Salon du livre d'histoire, qu'ils peuvent aller à la rencontre de leur public, le plus large possible, soit 20 000 lecteurs, étudiants, amateurs d'histoire en tout genre. Cette année, le thème choisi est l'Afrique, un sujet sensible, qui révèle une historiographie en renouveau et suscite un intérêt croissant dans une société française de plus en plus métissée. Catherine Coquery-Vidrovitch, professeur à l'université Paris-VII, pionnière en France sur l'histoire de l'Afrique, ayant publié une Histoire des villes d'Afrique noire, défend et illustre ce choix.

Pourquoi, cette année, «Cap sur l'Afrique» ?

Sans doute parce qu'émerge l'idée que l'histoire de l'Afrique ressemble aux autres histoires, avec ses spécificités et sa complexité. En revanche, les lieux communs et les préjugés restent gigantesques. Le message des historiens spécialisés a du mal à passer dans le grand public : l'image figée d'un continent de tribus, d'ethnies, de grands enfants emportés par le sous-développement et la misère, demeure pesante.

Un exemple récent ?

Il est important de replacer le génocide du Rwanda dans son contexte politique. Ce n'est pas seulement une fatalité, le retour d'une pulsion violente primitive, mais des troubles o