Menu
Libération
Critique

L'oxygène de SurfaceToAir

Article réservé aux abonnés
A la fois bureau de graphisme, galerie et dépôt-vente, S2A défriche une nouvelle piste, entre art et consommation.
publié le 17 octobre 2003 à 1h25

Au 46, rue de L'Arbre -Sec, l'agence SurfaceToAir (S2A) est là, tout en un : bureau de graphisme en fonds de commerce, dépôt-vente alternatif et lieu de résidence pour artistes. L'art du concept store s'y renouvelle depuis plus d'un an. Colette, à côté, fait figure de douairière. D'ailleurs, le terme de concept store ne colle pas à l'endroit. Pas assez «store» quand il expose des artistes pointus. Pas assez «concept» quand il met côte à côte des produits de consommation et des oeuvres. Parfait condensé de l'esprit maison, S2A a tout juste édité, avec D-MOP de Hongkong, le livre objet Heavy Change : en guise de pages, quinze T-shirts illustrés recto verso par des signatures aussi diverses que celles du label DFA (celui des Raptures), du Kid de Larry Clark Leo Fitzpatrick, du groupe Fischer Spooner ou du styliste Gaspard Yurkievitch. Tout, à côté de ce livre géant qui trône au milieu de la boutique, les mêmes T-shirts sont à vendre banalement suspendus à des cintres. Du piédestal au portant, de l'oeuvre d'art au produit de consommation, il n'y a qu'un pas, rien ou presque. Mode ? Art ? Autant se demander : des faces de la lune, laquelle est cachée ?

Direction artistique. Jérémie Rozan, un des directeurs artistiques de l'agence dissimulée derrière la boutique, parle de «pousser le lien entre le produit et le support artistique». Manière de mettre en avant la dimension créative de sa marchandise. Aldric et Nic, responsables des choix pour la boutique, présentent S2A comme un lieu