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Libération
Critique

Louis XIII, révolutionnaire baroque.

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publié le 18 octobre 2003 à 1h26

Ouvertes il y a une semaine, les Grandes Journées du Centre de musique baroque de Versailles sont consacrées cette année à Louis XIII et à ses compo siteurs, dont les oeuvres sont éditées pour la première fois.

C'est dans la chambre de Louis XIII que vont apparaître en France la basse continue puis chiffrée, et se développer cantate et grand motet. Soit une polyphonie de plus en plus instruite, allant jusqu'aux effets de double choeur, qui marquent l'entrée dans l'esthétique baroque.

C'est sous Louis XIII, encore, que le ballet de cour prolifère avec un luxe inouï, que la musique religieuse connaît un apogée, et que l'écriture commence à tenir compte du registre spécifique de chaque instrument. La vraie révolution pour le public restant la constitution des Violons du Roy (instrument populaire alors jugé indigne d'entrer dans la chambre royale), qui joueront les fameuses tragédies lyriques et comédies- ballets de Lully.

Qu'ils aient précédemment travaillé comme Boécé à la chambre de Louis XII, ou comme Guédron à celle d'Henri IV, ces musiciens ont fait entrer la France dans une certaine modernité, comme en témoigne l'apparition de la notation en tablature, toujours utilisée par les guitaristes pop. De Jordi Savall à William Christie en passant par Vincent Dumestre, les meilleurs spécialistes de la fin de la Renaissance et des débuts du baroque français dirigent, jusqu'à mardi, ces oeuvres inspirées par un roi chanteur ­ luthiste ­ et compositeur, entre autres, d'un De Profundis