Il fait chaud sous la bâche de plastique transparente. Cela ressemble à une tente de fortune dans n'importe quel camp de réfugiés. Les spectateurs se sont serrés dessous. L'actrice Elodie Marteau, interrompt parfois son récit pour boire de grandes gorgées de thé. Assise sur des coussins, elle raconte le voyage d'une famille de Téhéran, Iran, à Stains, Seine-Saint-Denis. Elle dit les montagnes pleines d'éclats de voix et d'étoiles, les nuits froides du passage clandestin de frontière. La femme est avec son bébé. Il faut franchir à cheval et à pied des sommets enneigés vers la Turquie. Trop dangereux disent les passeurs, allez-y d'abord, laissez-nous l'enfant. La femme avait donné un billet de banque coupé en deux à son père. Elle avait gardé l'autre partie et dit : «Quand tu reverras l'autre moitié, tu sauras que je suis vivante.» Ce soir, vingt ans après, la femme iranienne est assise, au milieu du public du théâtre parisien. Spectatrice de sa propre histoire, elle a fourni elle-même la matière du spectacle. C'est l'originalité du projet mené à Confluences par dix comédiens du JTN (Jeune Théâtre national), tous intermittents du spectacle, sur le thème de l'exil et dont les représentations s'achèvent samedi, par une journée entière de récits de «témoins voyageurs».
«Ma psychothérapie». En juillet, la comédienne Agathe Chouchan rencontre Myriam, une Algérienne, pour la première fois. Elles s'installent dans la cuisine d'Agathe. D'une main, l'actrice berce son bébé. Elle enregis