Depuis dix ans, elle essaime la scène parisienne avec ses comptines déglinguées et son orchestre foutraque le Mami chan band. Pop électro-punkoïde, bricolée sur des synthés Casio, chansonnettes saugrenues susurrées en japonais ou dans un français suspect, les espiègleries de Mami Chan et ses poses de poupée japonaisene doivent pas éclipser une musicienne talentueuse, à l'univers très personnel. Mami est parfaitement consciente de l'engouement du public pour les «trucs japonais» et joue volontiers avec ces clichés. «Ça attire les gens mais une fois qu'ils sont là, je dois les convaincre que je suis vraiment musicienne.» Pianiste classique depuis l'âge de 8 ans, elle passe son adolescence à faire des gammes au Conservatoire mais ne se reconnaît pas dans ce milieu rigide qui ne laisse aucune place à l'expression libre. «L'idée de s'amuser avec son instrument est inconcevable là-bas.» Elle arrête tout, «travaille dans n'importe quoi, serveuse, vendeuse, pianiste lounge dans des bars glauques», avant de s'envoler pour l'Angleterre, où elle découvre la scène rock alternative, en pleine ébullition. «C'était un gros choc, j'ai tout lâché.» Elle débarque à Paris en 1993, un peu par hasard. «Quand je suis arrivée ici, j'avais de nouveau envie de faire de la musique, de faire quelque chose qui me fasse battre le coeur.» Elle bricole une maquette, mélange de musique enfantine décalée, de classiques revisités rock avec un mélodica et un séquenceur. Saravah la repère et la signe pour son
Critique
"" Là-bas, s'amuser avec son instrument est inconcevable""
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par Marie Lechner
publié le 24 octobre 2003 à 1h31
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