La France, c'est le pays du cinéma, de la culture, avance Kumi, 24 ans, l'atmosphère est complètement différente de celle du Japon. J'adore la nouvelle vague, la musique pop française des années 60-80. A Paris, j'ai l'impression d'être dans un film français que j'aime bien.» Comme Kumi, musicienne au sein du groupe de «pop nostalgique» franco-japonais The Konki Duet, les jeunes créateurs japonais sont nombreux à émigrer dans la patrie de Truffaut, Godard ou Gainsbourg. Attirés par une vision de la France figée dans le passé, la mythologie d'une avant-garde culturelle, ils choisissent de s'octroyer quelques années de répit, fuyant souvent une vie toute tracée. «Après la fac, la plupart des étudiants entrent directement dans la société japonaise et une fois dedans, c'est très dur d'en sortir», explique Kumi, installée là depuis deux ans. Repéré par le milieu électro, grâce à sa participation à deux compilations, Active suspension versus Clapping music et Toxic girls, elle se produit régulièrement avec Zoe dans les soirées Büro ou aux festivals Shoboshobo (lire ci-contre) où ses chuchotements pop doux-amers séduisent. Tout comme Noriko Tujiko, 26 ans, moulée dans une petite robe rétro, venue rejoindre son copain en novembre de l'année dernière. «Je voulais partir du Japon, quelle que soit la destination. C'est très dur de gagner sa vie avec la musique au Japon.» Après un premier album qu'elle vend elle-même, elle sort les trois suivants sur des labels européens, l'autrichien Me
Enquête
Paris japomaniaque
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par Marie Lechner
publié le 24 octobre 2003 à 1h31
(mis à jour le 24 octobre 2003 à 1h31)
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