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Libération

Bamako, bric-à-brac

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Les 5es Rencontres de la photographie africaine révèlent un style mozambicain, tandis que le Mali mollit.
publié le 27 octobre 2003 à 1h34

Tous les deux ans, les photographes africains bénéficient d'une luxueuse vitrine : les Rencontres de Bamako, au Mali. Cette manifestation, soutenue à bout de bras par la France et l'Union européenne, tente de faire émerger ce qui se fait de mieux sur le continent, à travers des dizaines d'expos organisées en divers lieux de la capitale malienne. S'y distingue nettement cette année le Mozambique, où un photojournalisme de qualité s'est développé dans des conditions plus que rudimentaires (lire page suivante).

Bamako n'est pas mécontente d'être devenue en dix ans la capitale de la photo africaine, comme la voisine Ouagadougou (Burkina Faso) est devenue celle du cinéma. Mais dès que la biennale ferme ses portes ­ après avoir accueilli un public plutôt chic, plutôt blanc ­, la photographie malienne retourne à sa langueur et à ses bisbilles. Le grand portraitiste Seydou Keïta est mort en 2001, Malick Sidibé (honoré la semaine dernière du prix Hasselbald) a plus de 70 ans. Derrière, pas de vraie relève. Si bien que les Rencontres risquent bientôt de passer au-dessus de Bamako comme une fusée au-dessus du désert. «Cette année, un seul Malien, Mohamed Camara, 22 ans, a été invité dans le programme officiel des Rencontres, contre sept lors de l'édition précédente», souligne le tonique Chab Touré, propriétaire de la seule galerie photo du Mali, qui reconnaît l'existence d'un «problème de niveau». C'est pourquoi il organise cette année une programmation parallèle, conçue comme un sas d'