Le satin nous vient de Chine, de la ville de Zaytun d'où il était autrefois importé avant que les soyeux lyonnais ne s'approprient le procédé. C'est une étoffe obtenue par tissage de fils de soie dans laquelle la chaîne l'emporterait sur la trame. «C'est une matière brillante car les fils flottent à la surface du tissu», explique Christeen Ebner, directrice de communication chez Bucol, fabricant de la région Rhône-Alpes qui alimente les ateliers de la haute couture et des éditeurs de tissus d'ameublement. Bucol a fait du satin de soie sa spécialité. «Bucol a inventé le procédé du velours au sabre. C'est un satin double chaîne dont on coupe les fils de la première chaîne avec un sabre pour donner au tissu l'apparence du velours. Nous fabriquons aussi du satin cuir, duchesse ou plume aussi appelé charmeuse. Les poids s'échelonnent de 500 à 50 grammes», précise Christeen Ebner.
Mais, aujourd'hui, l'étoffe de soie pure, dont le prix varie de 15 à 60 euros le mètre, reste une exception. «On le mélange au Nylon, au Lycra, pour lui donner une dimension stretch, ou au coton.» Tout de suite après, dans l'échelle du luxe, vient donc le satin de coton. Comme celui des parures de nuit de Frette, marque milanaise de linge de maison. «Le brocart des lits hollywoodiens est trop glissant et difficile d'entretien. Chez Frette, il est réservé à des jetés de lit, voire à des mules parées de plumes d'autruche. Le satin de coton en revanche, qui garde une certaine brillance, reste une matière ext