Menu
Libération
Critique

Juanes, roi de Colombie

Article réservé aux abonnés
publié le 31 octobre 2003 à 1h37

De Nueva York à la Patagonie, du Salvador à l'Andalousie, une singulière prière a squatté les ondes pendant toute la saison. A Dios le pido (Je demande à Dieu), ballade aux réminiscences de vallenato, la musique rurale de Colombie, où l'auteur et interprète Juanes (prononcer «rouanesse») délivre un message fédérateur : amour, famille, paix pour son pays meurtri... Aucun pays hispanophone n'y a échappé. Un couronnement pour Juan Esteban Aristizabal, raccourci en Juanes, qui est devenu en trois ans et deux CD la rock-star de langue espagnole la plus populaire dans le monde.

De Medellin. Né en 1972 dans la brutale Medellin, Juanes a passé dix ans (cinq albums) au sein du groupe de hard rock Ekhymosis. «Medellin avait une scène metal impressionnante, plus active qu'à Bogota, la capitale», se souvient le chanteur paisa (surnom des gens de sa région, la province d'Antioquia). «Vers la fin, nous avons tenté un rapprochement avec les rythmes de notre folklore, mais cela restait assez timide.»

En 1998, l'aventure s'arrête. Juanes part s'installer à Los Angeles pour refaire sa vie artistique. «Les premiers mois ont été difficiles. Il y a peu de Colombiens en Californie, je me sentais seul. J'ai fait des petits boulots, joué de la basse dans un groupe hard...» Par rapport à Miami, capitale de la pop-variété latine, sous le patronage pesant du clan cubain Estefan (la chanteuse Gloria et son mari producteur Emilio), L.A. est La Mecque du rock en espagnol. Notamment grâce au label Surco, cr