Dans la BO de Janis et John, le film de Samuel Benchetrit avec feu Marie Trintignant, figurent évidemment Janis Joplin, John Lennon, Ten Years After, Barclay James Harvest... bref l'inventaire des monuments historiques. Mais, en fin de (play) liste, surgit Where's My Mind ? des Pixies. Comme si un cheveu encore frais tombait dans une vieille soupe aux légumes. Mais, assez vite, les arguments idéologico- générationnels laissent place à cette observation simple : la singulière trajectoire audiovisuelle de Where's My Mind ? Il apparaît sur une compilation automne-hiver des Inrockuptibles en 1988. On achète en courant Surfer Rosa, le premier album des Pixies, pour vérifier les promesses du titre teaser. Il ne peut pas mieux rendre le chaos mental du moment («Your head will collapse but there's nothing in it»). Hypothèse du désarroi général confirmée quelques années plus tard par Nirvana (Smells Like Teen Spirit) ou même Mylène Farmer (Désenchantée), dans un autre genre. Placebo le reprend dans ses concerts, façon témoignage filial envers Frank Black, le leader des Pixies. Le titre accède alors à son statut terminal, celui de «chanson générique», au propre comme au figuré, adjectif comme substantif, et comme les médicaments du même nom. Formule curative tombée dans le domaine public. Where's My Mind ? prend un caractère hymnique. Il devient le hit générique de Fight Club, le film culte de David Fincher. Edward Norton et Brad Pitty jouent les deux faces d'un même jeune homme occid
Générique de fin
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par Emmanuel PONCET
publié le 7 novembre 2003 à 1h45
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