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Libération
Critique

Les Utopiales, espace-temps de la SF.

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publié le 10 novembre 2003 à 1h48

«J'ai 38 ans. J'en avais 4 lorsque Neil Armstrong a marché sur la lune et je ne m'en souviens guère. Est-ce qu'il me reste assez d'années à vivre pour voir un homme poser le pied sur Mars ?» La question s'adresse à Pierre Lagrange, sociologue et ufologue, qui vient de survoler l'histoire des rapports de l'humanité avec la planète rouge. L'interrogation reste sans réponse, et pour cause. Personne ne sait.

La première table ronde du festival international de science-fiction de Nantes, les Utopiales, a donné le ton samedi. «La conquête martienne redevient un sujet à la mode, avec des auteurs de science-fiction comme Kim Stanley Robinson ou Greg Bear, estime Patrick J. Gyger, directeur artistique. On a voulu faire des passerelles entre la science et la SF.» Le thème choisi cette année, un peu fourre-tout, est «les nouveaux voyages extraordinaires» avec une référence évidente à Jules Verne. On se trouve ici dans la ville de naissance de l'écrivain, qui va célébrer le centenaire de sa mort en 2005. Un horizon vital pour les Utopiales qui tentent de s'incruster dans le paysage depuis quatre ans.

Plus classieux. La voie n'est pas facile. Il n'existe aucun festival de ce type en Europe, la norme, dans le genre, étant plutôt la convention, qui se définit comme un rassemblement de fans. Un milieu endogame de passionnés. Quand les Utopiales s'installent dans la Cité des congrès de Nantes en 2000, l'objectif est de fonder une manifestation plus classieuse, ouverte au grand public. On y adj