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Libération

Chambord débarrasse son plancher

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Travaux au château après un effondrement cet été.
publié le 15 novembre 2003 à 1h53

Chambord envoyée spéciale

Deux jeunes gens chassent l'insecte xylophage dans le château de Chambord. Depuis que six visiteurs sont passés au travers d'un plancher le 17 août, dans l'aile du roi, les craquements de parquets marquetés suscitent l'inquiétude. Les vrillettes gloutonnes auraient-elles boulotté d'autres poutres ? L'accident ne s'est soldé que par des blessures légères : la chute des touristes fut amortie par un tas de statues, stockées dans le dépôt lapidaire, 2,5 mètres plus bas. Mais l'alerte a été chaude. Un plongeon de 7,5 mètres ­ hauteur de plafond banale ici ­, pourrait être plus dommageable ; et les châteaux du Val de Loire n'ont pas besoin de contre-publicité quand boude la clientèle américaine.

Frédéric travaille au Laboratoire de rhéologie du bois de Bordeaux (LRBB, à l'université) ; Stéphanie a monté sa propre entreprise, Xyloméca. «Notre métier, c'est d'évaluer la résistance technique des bois», précise-t-elle. Le monument est immense (440 pièces, dont 80 ouvertes à 800 000 visiteurs annuels) et, depuis plusieurs jours, ils auscultent les «poutres de chevêtre» identiques à celle qui a cédé. «Si une poutre de chevêtre, située sous les cheminées, cède, il y a un risque de rupture», résume Jean-Lucien Guenoun, l'architecte des bâtiments de France du Loir-et-Cher.

La poutre qui a lâché est au sol, victime d'une attaque de grosses vrillettes. Aucune sciure suspecte n'a signalé leur présence. Les insectes sont morts depuis des années, quand n'est plus resté qu