A 70 ans, Monte Hellman reste une légende. Ils sont nombreux, les cinéphiles à voir en lui l'un des plus grands cinéastes américains vivants. Et pourtant, Hellman, ce n'est que quelques films, de genre et de série B, difficilement visibles car maudits, rares, mal sortis, demeurés dans leurs boîtes. Des films d'horreur, de guerre, des westerns, tournés dans les années 60 et 70, et une épopée routarde, Macadam à deux voies (1971), course de bagnoles trafiquées conduites par des paumés. Il faut voir ces films pour comprendre la ferveur des aficionados. La sobriété y est menée à son accomplissement le plus rugueux et la qualité des silences est incomparable. Le cinéma comme art suprême du pres que rien. Et la violence qui, parfois, sourd.
Ce week-end, il est à Montreuil, au cinéma Le Méliès qui lui rend hommage. L'occasion de voir quelques perles rares (China 9, Liberty 37) ou de revoir des westerns et des films de guerre (The Shooting, Ride in the Whirlwind ou Back Door to Hell). Et d'un dialogue par mail avec cet homme aussi peu causant que ses films, en forme de QCM (questionnaire à choix multiples).
Qu'est-ce qui a fait de vous un cinéaste ?
a) D'autres films.
b) Roger Corman.
c) La UCLA.
b. Roger Corman a lancé ma carrière de cinéaste, même si j'ai commencé à diriger et à tourner des petites pièces de théâtre quand j'avais 10 ans. Mon enfance a été dominée par mon amour du théâtre et du cinéma. Corman n'a sans doute été que celui qui a canalisé cette pulsion irrépressible.
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