Dans les couloirs de la maison de la culture, l¹aquarelle et l¹encre de Chine règnent. C¹est en tout cas l¹impression qui se dégage d¹emblée de la visite de la quatrième Biennale du carnet de voyage qui se tenait à Clermont-Ferrand ce week-end. Ce genre artistique en vogue depuis quelques années, merci Titouan Lamazou peine un peu à se libérer du carcan Canson et pinceau en poil de loutre.
Mais certains des héritiers de Delacroix excellent dans leur genre, tel Benjamin Flao, lauréat du prix «Lonely Planet» de la biennale pour son album Carnets de Sibérie (1). Le jeune homme a suivi l¹expédition de Bernard Buigues en Sibérie pour extraire des glaces un mammouth vieux de 20 380 ans. Au pinceau aussi bien qu¹à la mine de plomb, il a fait le récit de ce voyage réfrigérant et palpitant, croquant avec un égal appétit les putains et les hélicos de l¹armée. Il en résulte un album d¹une incroyable dextérité dont le texte sait être drôle et instructif.
D¹autres artistes ont eu l¹idée d¹appliquer leur technique éprouvée à la découverte de mondes particuliers : celui de l¹hôpital pour Noëlle Herrenschmidt (2), plus connue pour ses chroniques judiciaires en images. Une greffe de cornée, une péridurale, une salle d¹attente, rien n¹a échappé à celle qui se vante de pouvoir dessiner dans le noir. La technique douceâtre de l¹aquarelle rend soudain cet univers plus «regardable». L¹entreprise Saint-Gobain surfe elle aussi sur la vogue des «carnettistes» et s¹est payé les services de Gérard Pa