Au Conservatoire national des Arts et métiers, à la place de l'actuelle salle de lecture de la bibliothèque se trouvait jadis un réfectoire bénédictin. Le fond en était occupé par une peinture à l'huile aujourd'hui conservée au musée Carnavalet. Cette oeuvre est de la main de Louis Galloche, peintre parisien qui vécut très longtemps (1670-1761). Elle illustre le propos d'une exposition tendant à mettre en valeur le rôle de l'esquisse dans le développement artistique du XVIIIe siècle. Avec ses personnages expressifs, ses forts contrastes rouges et noirs et la profondeur de champ de sa composition, cette oeuvre, datée 1703, ressemble furieusement à un tableau achevé. Son titre est déjà tout un programme : Sainte Scholastique obtenant du ciel une pluie accompagnée de tonnerre pour empêcher son frère saint Benoît de partir et de la quitter. De même que son statut d'esquisse souffre d'ambiguïté, le titre en dit beaucoup plus long que l'image. Il n'est en effet pas simple de montrer la spécificité d'une pratique encore balbutiante.
L'esquisse peinte ne doit pas se confondre avec la peinture elle-même mais elle est aussi supposée se distinguer de l'ébauche qui, elle, constitue le premier stade d'exécution. Elle n'est pas non plus un simple croquis, elle ne se contente pas d'être un instantané en forme de coups de crayon. La démonstration est d'autant plus convaincante qu'à une esquisse est, de temps en temps mais trop rarement, associé son pendant achevé. Tel est le cas des deux ver