Arles envoyé spécial
Les spécialistes parlent de «découverte fantastique comme on n'en a pas fait en Europe depuis vingt ans». Pour les profanes, il s'agit de trois murets et de quelques dalles de marbre gisant çà et là, avec pour seule touche colorée une mosaïque florale rouge et blanc. L'ensemble paye d'autant moins de mine qu'il se trouve entouré de murs cent fois rafistolés, couvent, puis maison de retraite à l'abandon.
Valeur égale. Et pourtant... Ces premières fouilles entreprises dans le vieil Arles à l'occasion de la construction d'un complexe destiné aux technologies du futur représentent un extraordinaire trésor archéologique dans une ville qui en compte déjà beaucoup. «Il s'agit des fondements d'un des plus anciens monuments chrétiens d'Occident», explique Jean-Maurice Rouquette, conservateur d'Arles pendant quarante ans. Plus précisément: une des premières cathédrales paléochrétienne des Gaules, datant du milieu du IVe siècle, d'une valeur égale à celles de Trèves (en Allemagne) ou Genève, découvertes dans les années 80.
«Je suis très, très content, insiste, fervent, le maire communiste Hervé Schiavetti. Jusqu'à présent, question chrétienté, Arles était tourné du côté des morts, avec ses célèbres Alyscamps (nécropoles, ndlr). Aujourd'hui, c'est un lieu d'eucharistie qui vient d'apparaître, c'est-à-dire un lieu de vie.»
Ultramoderne. Autre raison de se réjouir: la bonne étoile arlésienne a voulu que cette cathédrale fût localisée à l'emplacement même d'un projet de mé