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Libération
Critique

A Paris, petits papiers et hymne à Jacqueline

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Expositions des archives du peintre et de la collection de sa dernière compagne.
publié le 21 novembre 2003 à 1h58
(mis à jour le 21 novembre 2003 à 1h58)

La mode est à l'ascension du mont Picasso par la face intime. Au musée Picasso, on a déballé les dizaines de cartons où le peintre a accumulé sa vie durant toute sorte de papiers qui, à un titre ou un autre, avaient retenu son attention. Sous vitrines, on découvre un échantillon des 20 100 lettres qu'il a reçues en provenance de 4 157 correspondants (dont une bonne partie du gotha artistico-politico-intello), des 15 242 photos diverses (cartes postales, reproduction d'art, etc.), 24 billets de cirque et 41 de corrida. La tauromachie est d'ailleurs omniprésente dans les 6 305 «documents personnels» restants (1) : portraits de matadors, carte de membre 1951-1952 de l'Union taurine nîmoise (mais le titulaire a oublié de la signer), 101 programmes taurins - dont celui de la San Firmin 1947, où il n'est pas allé, puisqu'il boycottait l'Espagne de Franco, mais qui l'a fait rêver. Tout un mur est occupé par les portraits de Picasso que lui ont offerts des peintres du dimanche... Une exposition sans prétention en forme de clin d'oeil aux amis.

On ne sait à quel édile parisien est venue l'idée de placer la rue de Paradis dans le prolongement de celle de la Fidélité (le passage du Désir est d'ailleurs tout proche). Bref, pour faire son entrée dans le 10e arrondissement, Picasso a eu droit à un petit coin de paradis : l'ancien siège des cristalleries Baccarat et de leur musée ­ un lieu déraisonnablement désuet et calme. Une fondation privée l'a récupéré pour y installer des projets arti