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Libération
Critique

Instantanés de cuisine

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publié le 21 novembre 2003 à 1h59

Sur la table, il y a des orchidées. Dans l'assiette, souvent carrée, des graines germées et du quinoa. La clientèle se préoccupe de manger sain, et le designer n'est jamais loin. Avec le Georges (du Centre Pompidou) en couverture, le guide Eating Paris assène dès l'entame son manifeste : «Il est temps d'en finir avec une certaine image adipeuse de la gastronomie. Aujourd'hui, on mange comme on respire. Simplement et spontanément.» Pas si spontanément que ça, justement. Sans note, ni étoiles (c'est dépassé), Eating Paris dresse la cartographie de la planète «bouffe dans l'air du temps», avec sa farandole de roquette, sa petite purée régressive et son vinaigre balsamique à toutes les sauces, mais le plus souvent sans (sauce). Pershing Hall, Bon, Tokyo Eat (la cantine du Palais de Tokyo), ils sont tous là, épinglés par le photographe Renaud Callebaut. Une trentaine d'adresses. Du Martel, de la rue du même nom, tenu par un ex-de chez Omar, où il fait bon être vu devant un tajine, en compagnie de Marc Newson ou, plus modestement, de l'attachée de presse de Pierre Hermé. A l'Estaminet, dans le marché des Enfants rouges, pour jouer du coude sur la table d'hôtes. Comme c'est un livre chic, un livre-objet à laisser traîner sur sa table basse, en face de son canapé rouge, non loin de la guirlande lumineuse, Eating est aussi bilingue anglais. Cela évite d'expliquer les subtilités du bien-manger aux amis étrangers de passage. A savoir si cela va durer plus longtemps que l'éphémère mode