Tokyo de notre correspondant
L'«épicentre» Prada, signé par les Suisses Herzog & de Meuron, est le premier édifice nippon d'envergure (1 500 m2) de l'enseigne italienne. C'est aussi un météore architectural, impossible à rater dans le quartier de Minami-Aoyama. Le long d'une artère bordée de boutiques de luxe, l'édifice apparaît dans son asymétrie massive et spectaculaire. Un diamant sorti des entrailles de la terre.
«L'épicentre» est ceinturé par un écrin de murs à pans coupés, duveteux car recouverts d'une mousse gris-vert. L'entrée est dégagée et la vue sur le ciel, rarissime à Tokyo, offre une luminosité continue. Recouverte d'une peau drue en résine, la façade translucide est constituée d'un maillage de losanges semi-transparents, qui courent jusqu'au sommet de la toiture cisaillée en pointe. Si ce lieu «caresse la sensibilité de Miuccia Prada» (la styliste et créatrice de la marque), comme dit si gentiment Tamiko Nagashima, décoratrice d'intérieur, son concept n'est pas tout à fait nouveau à Tokyo. Shiseido, Vuitton et Hermès ont inauguré précédemment des mégastores à visiter comme des musées. Où le luxe fusionne avec l'art et le design, dénominateurs communs.
Vendre pour vendre, à tout prix et à tous les prix, n'est plus forcément de bon aloi dans l'archipel. Le luxe drague sur les plates-bandes de la création artistique. «Un marketing new age a vu le jour à Tokyo, raconte un créatif de l'agence Case Study Shop. Ces nouveaux mégastores sont des lieux de rencontre convivi