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Libération
Interview

Les marques marquent la ville

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publié le 21 novembre 2003 à 1h59

Patrick Ruben (atelier Canal) n'est pas un habitué de l'architecture commerciale. A son actif, plutôt des reconversions de lieux comme le «garage» Libération en 1986-87, la maison du Livre et de l'affiche à Chaumont, qu'il a menées d'abord avec son frère. Aujourd'hui en solo, tandis qu'il s'active à la rénovation du musée d'Art moderne de la ville de Paris, il vient de concevoir les nouvelles boutiques Lacoste. Deux ans de travail.

«Créer une machine à vendre, dans le bon sens du terme, c'est aujourd'hui une question d'architecture, pas un problème de décoration intérieure. Car ces boutiques posent la question de leur insertion dans la ville. De la scansion des rez-de-chaussée dans une avenue. Dans les centres urbains, beaucoup de petits magasins ont disparu, sauf dans certaines rues protégées. Le commerce, après avoir éclos dans les zones péri-urbaines depuis les années 70, revient dans le centre. Et ce sont les marques qui reprennent les pas-de-porte. Décideurs et architectes ont donc la responsabilité de faire la ville. Ici, sur les Champs, le choix retenu pour Lacoste s'harmonise avec la culture de la marque : ne pas trop en "montrer". On passe derrière le miroir des vitrines sans fractionner le bâti, les deux étages des deux immeubles différents sont conservés ainsi que les douze fenêtres qui donnent, de l'intérieur, différentes petites vues sur les Champs. Mais la question, c'est aussi ce que l'on voit de l'extérieur, quand on se promène à pied ou en voiture, de jour et