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Libération

Théâtre de Verre attention fragile

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publié le 21 novembre 2003 à 1h58

Un dimanche après-midi comme les autres. Impasse Barrier, rue de Citeaux, les petits pavés d'un village parisien du XIIe arrondissement. Rideau de verdure automnale, musique. Deux filles hilares poussent des Caddiesª peinturlurés en rose. Au fond, une inscription : «Théâtre de verre.» Une lourde porte, des tissus épais, et l'on passe de «l'autre côté». Dans cette ancienne miroiterie fermée depuis deux ans, dessinée par sa magnifique charpente en bois, on bascule dans une grange campagnarde. Ou dans un vaste chalet de montagne ? Ailleurs. Une centaine de spectateurs bien assis à de grandes tables disparates se tient chaud. Immense barbecue au centre où grillent de sacrées tranches de boeuf argentin. Patates et vin brûlants. Eclats de rire. Sur la scène se succèdent les musiciens Leo Melo, Juan Carlos Rossi, Wladimir Beltran. Leur musique latino fait danser à coeur joie. «Les voisins se plaignent, c'est trop fort», entend-on. On baisse le son. Une coupure d'électricité, très éphémère, fait aussi partie du spectacle. Ici, on vient en famille et si on ne se trémousse pas, la doudoune est de mise, il fait froid.

Guinguette. Au Théâtre de Verre, tous les dimanches, se met en place, dans un bénévolat très organisé, une guinguette alternative à l'ennui, un resto associatif très cosmopolite, très alter, ouvert aux habitants du quartier. Par un bouche à oreille mystérieux, on vient aussi de province, de l'étranger. Dans ce bazar atelier modulable : une baignoire suspendue, des WC-sculp