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Libération
Critique

Introuvables et inclassables

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publié le 28 novembre 2003 à 2h05

Exhumer des classiques oubliés ou invisibles, exalter des merveilles méconnues du cinéma de genre, dénicher des pépites du cinéma bis. La séduisante formule de la collection des «Introuvables» atteint une dimension supplémentaire grâce à sa très riche livraison automnale. L'édition de DVD trouve là une nouvelle vertu : révéler des liens inattendus entre des cinéastes et des univers a priori totalement étrangers. Démonstrations sous forme de voyage cinéphilique entre le Japon et l'Europe via Hollywood.

Chambara for ever. La concordance est des plus heureuses. Alors que le film de sabre japonais ressuscite sur les écrans via le Zatoichi de Kitano et le Kill Bill de Tarantino (Libération du 26 novembre), Wild Side sort deux perles rares du genre. Deux longs métrages particulièrement violents, qui donnent une vision pour le moins inhabituelle du samouraï, passé du statut de héros quasi divin à celui d'un homme traumatisé, voire taré. Et qui montrent que le très codifié chambara savait se renouveler dès qu'il s'ouvrait à d'autres styles, le western dans Goyokin (une mise en scène des grands espaces), le fantastique dans l'impressionnant Sabre du mal (un noir et blanc hypercontrasté avec des ombres fantomatiques). Un détail qui n'est pas anodin : les deux films sont interprétés par Tatsuya Nakadaï, futur acteur des chefs-d'oeuvre crépusculaires d'Akira Kurosawa, Kagemusha et Ran.

Le Japon et l'Amérique au noir. L'un des mérites des «Introuvables» est de bousculer les idées reçues su