Menu
Libération
Critique

Les Pink Floyd en petits morceaux

Article réservé aux abonnés
publié le 29 novembre 2003 à 2h06

Ouverte début octobre à la Cité de la musique, l'exposition «Pink Floyd Interstellar» marche bien. Les files d'attente du week-end témoignent de l'indéfectible popularité d'un groupe qui, démonétisé depuis dix ans, n'en continue pas moins d'incarner la perpétuation du son «spatial» tel que testé dans les magasins de hi-fi.

Autre constat éloquent, une bonne partie du public est si jeune qu'elle n'a jamais pu voir le groupe en action. Mieux, beaucoup n'étaient même pas nés lorsque Pink Floyd a cessé de présenter le moindre intérêt artistique, avec le départ de Roger Waters, en 1985, pour n'être plus qu'un barnum fat. Une caricature de groupe de stade, lancée à corps perdu dans une surenchère emphatique qui parviendra, toutefois, à berner un auditoire nostalgique, disposé à marcher massivement dans la combine.

Réhabilitations. Singulière destinée, du reste, que celle de Pink Floyd, parti d'une démarche expérimentalo-psychédélique, pour troquer son statut d'apanage de l'underground contre celui de super-tanker pop, à l'instar des Supertramp d'hier ou du Moby d'aujourd'hui. Etrange trajectoire aussi que celle d'un quatuor adulé, puis honni par la critique. Craint et respecté, puis raillé. Oublié, puis revendiqué et hommagé (des couches d'Air au néo-disco des Scissor Sisters).

Déjà, l'an dernier, Pink Floyd avait connu une première réhabilitation officielle à travers la sortie d'une double compilation, Echoes, promotionnée par Storm Thorgerson qui, avec son agence Hipgnosis, fut tôt