Berlin de notre correspondante
Les visiteurs semblent stupéfaits. C'était donc cela, le symbole de la DDR (RDA)... Jadis, on l'avait surnommé «le magasin de lampes», parce qu'il était éclairé de centaines de lumières jour et nuit. Avec son sol en béton et ses poutrelles en fer, le palais de la République ressemble aujourd'hui à une gare désaffectée. «C'est là que tout notre argent a coulé», commente Bärbel Horst-Meyer, originaire de Halle. Quand elle a appris que les députés allemands avaient décidé, le 13 novembre, de raser le palais, elle s'est dit que c'était le moment ou jamais de le visiter. «Je ne suis pas nostalgique, notre vie s'est améliorée. Mais c'est une page d'histoire qui se referme, et cela fait toujours quelque chose.»
Congrès du parti. Sur le parvis du palais aux verres teintés, Wolfgang Schubert, ancien professeur d'informatique à l'Académie des sciences de Berlin, ne cache pas son amertume. Il passe des heures planté là, un classeur sous le bras, prêt à sauter sur n'importe quel touriste pour lui vanter les mérites du palais. «Vous voyez, cela avait de la gueule, attaque-t-il en sortant des photos. Les gens faisaient la queue pour aller manger dans l'un des nombreux restaurants. C'était très bon, et pas cher. Il y avait des mariages et des spectacles dans la grande salle polyvalente qui pouvait contenir 5 000 personnes. C'est là qu'avaient lieu les congrès du parti. Pour une salle plus intime, on pouvait rabattre les premiers rangs en hauteur. Une sacrée inn