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Libération
Critique

Danseurs et toiles.

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publié le 1er décembre 2003 à 2h08

Ce n'est pas la Brésilienne Deborah Colker qui va bouleverser les donnes de la danse spectaculaire. Elle s'en fait même une spécialité. Sur une base classique, sa danse très physique, voire acrobatique, aime à défier les lois de la pesanteur dans des équilibres extrêmes. Dans son nouveau programme 4 Por 4, dont on peut s'étonner qu'il ne tourne pas plus en Europe (seulement Lyon, Anvers et Londres), la chorégraphe a voulu confronter son propre langage avec celui d'artistes peintres et plasticiens.

Tremplins. Les quatre propositions sont très différentes les unes des autres, en impression éclatée du Brésil actuel. Dans la première, Cantos, les parois angulaires de Cido Meireles, un artiste des années 60-70, sont des tremplins à la chorégraphie. Les surfaces verticales en partie colorées deviennent murs à escalader, planchers qui auraient quitté le sol. Les danseurs sont la plupart du temps en lévitation dans des positions acrobatiques. La correspondance entre les lignes et les couleurs créent une oeuvre d'art commune. Les toiles-boîtes ouvertes ne sont plus un décor mais une des matières de la danse.

C'est plus compliqué avec la table mouvante de Celpa Ferro, du groupe éponyme spécialisé dans les années 90 dans le détournement des objets quotidiens en oeuvres d'art. Les danseurs sont réellement contraints. La table qui traverse la scène de gauche à droite est une machine diabolique, ne serait-ce que parce que sa surface est un tapis roulant. Les corps explorent toutes les march