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Libération
Critique

Diane Maroger, infirme affirmée

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Semaine du handicap. Festival Retour d'image sous la conduite de la cinéaste naine.
par Yann GUEGAN
publié le 1er décembre 2003 à 2h09
(mis à jour le 1er décembre 2003 à 2h09)

«Je crois que le choix de devenir monteuse a un lien avec mon handicap. Monter un film, c'est reconstituer quelque chose à partir de fragments. Quand j'étais petite, comme j'avais les os fragiles, je me suis beaucoup cassée.» La comparaison la fait sourire, mais c'est tout l'itinéraire de Diane Maroger : elle est atteinte de nanisme à cause de la «maladie des os de verre» et suit, depuis une dizaine d'années, «un parcours initiatique» parmi les monteuses de cinéma. C'est pour elle une manière d'être «forte avec [son] handicap, de l'assumer, d'être belle avec ça».

Diane Maroger est une cinéphile pointue qui, adolescente, hantait les salles parisiennes, avant d'intégrer la Fémis, la prestigieuse école de formation aux métiers de l'image et du son. A 37 ans, elle est aujourd'hui directrice artistique du festival Retour d'image, centré sur le personnage handicapé au cinéma. Au programme: vingt-sept films, une vingtaine de courts métrages, des rencontres et des tables rondes. Pour réfléchir au regard que portent les personnes handicapées sur leur image comme aux archétypes dont le cinéma est friand : le monstre, l'innocent sans défense, le miraculé, le sage... Ces questions accompagnent Diane Maroger depuis 1983, et la lecture d'un numéro de Cinémaction sur le sujet, où elle découvre notamment le travail de Stephen Dwoskin, réalisateur atteint de la polio : «Les saccades du fauteuil roulant et la difficulté de ses mouvements conditionnent sa façon de filmer. Montrer les autres aut